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Miracle à L’Hôpital de Montréal pour enfants - Un bébé déjoue tous les pronostics

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 21 June 2009

Le cœur défaillant, aux frontières de la mort, l’enfant a été relié à un appareil cœur -poumon, à un cœur artificiel, puis...

Son cœur s'est remis à battre!

Les parents de Panagiotis Baltzis, cinq mois, se sont prĂ©sentĂ©s Ă  l’urgence de L’HĂ´pital de MontrĂ©al pour enfants (HME) du Centre universitaire de santĂ© ÁůşĎ˛ĘżŞ˝±˝áąű le 18ĚýdĂ©cembreĚý2008. Leur fils ne prenait pas de poids et ne grandissait pas. MĂŞme si cela les prĂ©occupait, ils n’étaient pas excessivement inquiets au sujet de sa santĂ©.

Vous pouvez donc imaginer le choc qu’ont subi Nadia Valerio et Athanasios Baltzis lorsque le cardiologue pédiatrique qui a examiné leur enfant leur a dit que Panagiotis était gravement malade et vraisemblablement en danger de mort imminente.

«ĚýQuand nous avons entendu cela, nous avons pensĂ© que le mĂ©decin nous prenait pour une autre famille. Nous avons demandĂ© au mĂ©decin s’il s’adressait bien aux bons parents, parce que notre fils n’avait rien de vraiment graveĚý», se souvient Nadia.

Mais, rapidement, ils apprenaient que leur fils souffrait d’une insuffisance cardiaque congestive aiguĂ«. Son petit cĹ“ur pompait Ă  une vitesse folle, soit 230Ěýbattements par minute, presque deux fois le rythme normal.

Le pouls du bambin Ă©tait de 230Ěýbattements par minute

«ĚýLorsqu’ils sont arrivĂ©s Ă  notre urgence, la vie de Panagiotis ne tenait qu’à un filĚý», raconte le DrĚýCharles Rohlicek, cardiologue Ă  L’HME et l’un des premiers Ă  avoir examinĂ© le garçon. «ĚýEn fait, si son cĹ“ur continuait Ă  se dĂ©tĂ©riorer, il mourrait en quelques heures, ou certainement en quelques jours.Ěý»

Panagiotis a été admis à l’unité des soins intensifs pédiatriques. Il a été intubé, puis on lui a administré de puissants médicaments pour contrôler son rythme cardiaque.

La première tâche consistait Ă  aider l’enfant Ă  rester en vie et la seconde Ă©tait d’essayer de savoir ce qui n’allait pas avec son cĹ“ur. Il y avait quatre possibilitĂ©sĚý: son muscle cardiaque ne fonctionnait tout simplement pas correctement, il souffrait d’une infection virale qui s’était attaquĂ©e Ă  son cĹ“ur, il avait un problème avec ses artères coronaires, ou il souffrait d’arythmie cardiaque, un problème avec le circuit Ă©lectrique du cĹ“ur. La dernière option Ă©tait la moins probable.

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Après quelques jours à l’USIP sous surveillance constante, les spécialistes ont pu rayer l’infection virale de la liste. Les médecins sont arrivés à la conclusion que l’enfant souffrait d’une anomalie du rythme cardiaque; son cœur battait trop vite et l’épuisait.

Le 2ĚýjanvierĚý2009, l’état du bambin s’est aggravĂ©. Son cĹ“ur se dĂ©tĂ©riorait et son rythme cardiaque Ă©tait dans une zone dangereuse, voire lĂ©tale. «ĚýNous craignions de le voir mourir en très peu de temps, explique le DrĚýSam Shemie. Nous avons approchĂ© la famille en lui proposant deux optionsĚý: soit nous laissions l’enfant partir, soit nous le branchions Ă  un système d’assistance respiratoire extracorporelle (ECMO). Malheureusement, nous n’avions pas une minute Ă  perdre. Nous avons donnĂ© Ă  monsieur et madame Baltzis cinq minutes pour prendre une dĂ©cision.Ěý»

L’expertise du personnel de l’USIP mise à l’épreuve

Malgré le risque associé à l’ECMO, les parents ont choisi ce traitement pour leur fils. L’une des principales complications liées à l’utilisation de l’ECMO est le saignement, en particulier dans le cerveau du patient. En même temps qu’on plaçait Panagiotis sous ECMO, on ajoutait son nom à la liste d’attente pour une greffe. Bien qu’il y eut encore une minuscule chance que son cœur récupère, son équipe médicale était de plus en plus convaincue qu’il aurait besoin d’une greffe de cœur.

«ĚýEn raison des saignements, un patient ne peut pas rester longtemps branchĂ© Ă  un appareil d’ECMO. En fait, nous le maintenons ainsi le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il y ait complication. Nous espĂ©rons que le cĹ“ur arrive avant la complicationĚý», explique le DrĚýRohlicek.

L’équipe de transplantation de L’HME a Ă©tĂ© placĂ©e en Ă©tat d’alerte, 24Ěýheures sur 24, prĂŞte Ă  recevoir un cĹ“ur d’un donneur de n’importe oĂą en AmĂ©rique du Nord. Mais, le personnel savait aussi que les chances de trouver un cĹ“ur qui Ă©tait suffisamment petit pour un enfant de cinq mois Ă©taient très minces.

Les heures se transformaient en jours, mais Panagiotis se portait bien sous ECMO, et son état était stable. Il faut préciser que l’ECMO est très exigeant en main-d’œuvre. Toute une équipe de perfusionnistes de L’HME et du CUSM surveillait l’enfant jour et nuit. Mais, l’ECMO est l’approche thérapeutique appropriée pour ce type de cas.

Le temps continuait de filer et l’équipe savait que Panagiotis ne pourrait pas rester sous ECMO indéfiniment; malheureusement, il n’y avait aucun cœur disponible.

L’audace de passer au cœur de Berlin

L’équipe qui traitait Panagiotis ne cessait de grandir. Elle comprenait environ 50ĚýmĂ©decins, infirmières, spĂ©cialistes, travailleurs sociaux et psychoĂ©ducateurs, qui travaillaient avec le bambin et sa famille. Les spĂ©cialistes ont tenu une rĂ©union pour Ă©laborer un nouveau plan d’attaque. Avec le consentement des parents, ils ont dĂ©cidĂ© de retirer le système d’ECMO et d’implanter Ă  Panagiotis un cĹ“ur de Berlin.

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«ĚýIl faut expliquer que le cĹ“ur de Berlin est encore jugĂ© expĂ©rimental. Il n’est pas considĂ©rĂ© comme un traitement standardĚý», prĂ©cise le DrĚýChristo Tchervenkov. «ĚýPasser au cĹ“ur de Berlin est une Ă©tape assez audacieuse, en particulier pour un bĂ©bĂ©. Il n’existe pratiquement pas de documentation sur un cĹ“ur artificiel implantĂ© chez un si jeune bĂ©bĂ©.Ěý»

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Le battant survit à la chirurgie d’implantation, mais avec un aller simple pour la greffe de cœur

Panagiotis a survécu à la chirurgie. L’équipe médicale lui avait acheté du temps. Il pouvait facilement vivre des mois avec le cœur de Berlin. Mais, un cœur de Berlin dans un tout petit enfant est généralement perçu comme un aller simple vers la greffe cardiaque. Une fois que le cœur artificiel est implanté, il n’y a pas de retour possible.

«ĚýLorsqu’un cĹ“ur artificiel est implantĂ©, un Ă©norme tube est insĂ©rĂ© Ă  travers le cĹ“ur du patient, explique le DrĚýRenzo Cecere. Le cĹ“ur subit de graves dommages. Par consĂ©quent, la greffe cardiaque demeure la seule option viable pour la survie du patient Ă  long terme.Ěý»

C’est à tout le moins ce que les médecins pensaient.

Le bambin se portait bien avec le cœur de Berlin. Il n’y avait pas de complications. À ce point, c’était le jeu de l’attente. Une semaine a passé, puis deux. Et toujours pas de cœur.

Puis, les mĂ©decins ont remarquĂ© quelque chose d’étrange. Le cĹ“ur de Panagiotis avait recommencĂ© Ă  se contracter. En fait, il avait deux rythmes cardiaquesĚý: celui du cĹ“ur de Berlin et le sien.

Une bonne nouvelle, mais une nouvelle inattendue! Cela n’est tout simplement pas censé se produire; son cœur était prétendument irrécupérable. Et pourtant, il se contractait. Mais, était-il assez fort? Pouvait-il pomper suffisamment de sang par lui-même? Il y avait beaucoup de questions et aucune réponse simple.

Les spĂ©cialistes devaient Ă©valuer si le cĹ“ur du bambin pouvait le soutenir, mais il ne pouvait ralentir le cĹ“ur de Berlin qu’à 40Ěý% de dĂ©bit. Son cĹ“ur pouvait-il supporter le ralentissement?

Suivre son instinct

Il n’y a pas de protocole établi sur la façon de faire cela; il n’y a que peu de rapports traitant d’un jeune enfant ayant été sevré avec succès d’un cœur de Berlin. Mais les choses s’annonçaient bien. Son cœur pompait du sang.

«ĚýQuelquefois, vous ne pouvez pas suivre les règles, parce que les règles n’existent tout simplement pas, explique le DrĚýRohlicek. Cependant, grâce Ă  l’expertise qu’il y a dans un hĂ´pital de soins tertiaires et quaternaires comme L’HĂ´pital de MontrĂ©al pour enfants, l’équipe peut faire une hypothèse bien fondĂ©e en se basant sur son expĂ©rience passĂ©e.Ěý»

Le problème avec cette hypothèse bien fondĂ©e Ă©taitĚý: et si les mĂ©decins se sont trompĂ©s? Ils ne pourraient pas simplement rebrancher Panagiotis au cĹ“ur de Berlin. Alors, soit on gardait le cĹ“ur artificiel en place en attendant une greffe de cĹ“ur, soit on retirait le cĹ“ur de Berlin en espĂ©rant que son cĹ“ur se remettrait au travail.

Acte de foi

Après consultation avec la famille de Panagiotis, l’équipe a décidé de faire un acte de foi, de retirer le cœur de Berlin et de se croiser les doigts dans l’espoir que le cœur du bambin se remette au travail.

Le 24Ěýjanvier, on retirait le cĹ“ur de Berlin. Ă€ la surprise et au ravissement de tous, le cĹ“ur de Panagiotis Ă©tait capable de battre de lui-mĂŞme et avec suffisamment de force pour qu’on retire au bambin toute forme de maintien des fonctions vitales.

L’enfant s’est rĂ©veillĂ© le 29Ěýjanvier, et sa mère a enfin pu le tenir de nouveau dans ses bras. Pendant toute la durĂ©e de ce supplice, le petit garçon a percĂ© deux dents et grandi de 2,5Ěýcm. Il Ă©tait alerte et semblait ne pas avoir de sĂ©quelles neurologiques.

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Il est rentrĂ© Ă  la maison le 19ĚýfĂ©vrier. Devant un arbre de NoĂ«l dessĂ©chĂ©, sa famille a cĂ©lĂ©brĂ© un NoĂ«l tardif!

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L’équipe de L’Hôpital de Montréal pour enfants continuera à suivre le bambin de très près. À quelques reprises déjà, son petit cœur a commencé à battre à un rythme alarmant. Mais, les médicaments arrivent maintenant à contrôler son arythmie. Il devra subir plusieurs examens pour essayer de contrôler le problème électrique de son cœur. Ultimement, il devra subir une intervention électrophysiologique au laboratoire de cathétérisme cardiaque de L’Hôpital de Montréal pour enfants afin d’éliminer le problème de manière permanente.

Le 29Ěýjuin, Panagiotis fĂŞtera son premier anniversaireĚý: une Ă©tape clĂ© pour lui, une Ă©tape clĂ© pour ses parents et une Ă©tape clĂ© pour l’équipe de L’HĂ´pital de MontrĂ©al pour enfants du Centre universitaire de santĂ© ÁůşĎ˛ĘżŞ˝±˝áąű.

De la part de tout le personnel de L’HĂ´pital de MontrĂ©al pour enfantsĚý: Bonne fĂŞte Panagiotis!

Pour de plus amples renseignementsĚý:

Lisa Dutton
Chef, Relations publiques et communications
L’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM
514-412-4307

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